Riche d’une formation d’ingénieur agronome spécialisé en sciences du sol, maraîcher bio (mention Nature & Progrès) pendant 15 ans, c’est la réussite du premier clavecin qu’il construit en 1982 pour son épouse claveciniste, Marie-Anne Dachy, qui, au fil des demandes de réglage, de restauration et de construction d’instruments neufs, l’amène progressivement à choisir de se consacrer totalement à la facture de clavecins.
Si c’est en autodidacte qu’il apprend le métier au contact des instruments, il doit beaucoup – sans avoir fait d’apprentissage dans leurs ateliers – à Franck Hubbard, Marc Ducornet, Emmanuel Danset, Ivan de Halleux, Jean Tournay, William Jurgenson ou Alain Anselm…
Travaillant seul sur un instrument à la fois, sa production, très artisanale, s’élève à une cinquantaine d’instruments, depuis le clavisimbalum du quinzième siècle d’après le manuscrit d’Arnaud de Zwolle jusqu’au clavecin tardif de la fin du dix-huitième siècle en passant par la riche période anversoise de clavecins et virginals, l’Italie, le clavicorde, l’épinette,…
En chaque lieu, à chaque époque, la facture et le jeu du clavecin ont tendu vers un équilibre essentiellement dynamique, fragile mais par là-même rempli de richesses potentielles. Chaque instrument est représentatif de son époque et aide ainsi l’interprète à trouver une façon de jouer, un toucher, un style pour tout dire, aussi bien adaptés que possible à la musique pour laquelle il a été construit.
Cette approche n’est possible, en ce qui le concerne, que grâce à la complicité de son épouse, Marie-Anne Dachy, avec qui il partage depuis de nombreuses années une même passion pour cette musique et cet instrument multiple et chaque fois unique.
Loin de se reposer sur son expérience ou sur des techniques commodes, son esprit scientifique l’aide à faire évoluer sa facture en constante recherche du geste qu’a dû faire l’artisan dont le clavecin a traversé des siècles pour nous rendre cette musique du passé si vivante ou susciter de nouvelles compositions.